الأحد، 1 فبراير 2009

مقال للتقابي الجامعي هيكل بن مصطفى

Haykel Ben Mustapha:Monsieur Moncef Zahi ose chasser les universitaires de l’UGTT


Dimanche 1 Février 2009


Monsieur Moncef Zahi ose chasser les universitaires de l’UGTT !



Par Heikel Ben Mustapha *


Après avoir signé, en douce, un accord avec les autorités de tutelle sans en référer au BE de la FGESRS, élue démocratiquement et créée, en tant que fédération représentative du corps enseignant-universi taire suite à une demande de restructuration correspondant aux normes syndicales internationales, conformément à la législation de l’UGTT, M.Zahi invité à un rassemblement du syndicat de l’enseignement supérieur a dit, en s’adressant à l’un des universitaires, et ce avant de quitter une salle sinon houleuse, du moins très tendue : « vous pouvez quitter cette organisation : elle n’a pas besoin de vous !

». L’attitude est inqualifiable et surtout peu compréhensible pour nos concitoyens. Comment expliquer qu’un membre du BE de l’UGTT, pourtant supposé représenter tous les travailleurs, notamment les universitaires, ose tenir un tel discours à l’élite du pays ?

Les motifs que l’on pourrait invoquer sont bien multiples, mais pour ne pas nous perdre dans des détails, pour le moment, inutiles, il m'a semblé nécessaire de rappeler le pourquoi de cette protestation universitaire.

Comme que je l’ai souligné au début de ce texte, le début de la crise, même si on peut le faire remonter à très longtemps, est conjoncturellement rattaché au fait que trois membres du BE de la centrale syndicale, en l’occurrence Ali Romdhane, Mohamed Saâd et Moncef Zahi, ont signé contre la volonté des universitaires une convention relative à des augmentations spécifiques accordées à l’enseignement supérieur , et ce malgré les garanties qu’avaient données un autre membre du même BE, Hsine Abassi, qui assura, lors du dernier conseil sectoriel de la fédération générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, que le syndicat des enseignants négocierait tout seul l’enveloppe des augmentations spécifiques à allouer au secteur. En plus
de cela, la centrale syndicale, dans une attitude excessivement bureaucratique, a refusé d’accorder un conseil sectoriel d’urgence pour le 31/01/09. Le corrélat
de ces deux agissements est facile à deviner : un RAS-LE-BOL intellectuel. Pour éviter que la situation ne dégénère sur la place Med Ali, on a invité les
universitaires présents, et surtout énervés parce qu’ils se sentaient trahis, à rejoindre une salle adjacente au bureau du secrétaire général de l’UGTT, en
vérité, moins par considération à ces personnes, que par peur que fusionne la colère des universitaires, intellectuelle, avec une autre manifestation organisée par les ouvriers du secteur le plus en crise en Tunisie : les ouvriers du textile. En effet.

Pour mieux faire, les membres du BE, s’étant certainement concertés avant, ont dépêché M.Zahi auprès d’une salle orageuse dans une tentative de les prendre
pour des imbéciles et de les amadouer par ce qu’ils considèrent comme un exploit inouï, l’enveloppe concédée par l’Etat sous la rubrique des augmentations spécifiques. A court d’arguments, M. Zahi a trouvé une audience, pour une fois peu désireuse de l’écouter parce qu’elle a vite compris qu’il voulait la berner. M.Zahi est même allé jusqu’à insinuer que le secrétaire
général du syndicat des universitaires est responsable du résultat. La salle, scandalisée par une telle malhonnêteté, a pris la parole pour dénoncer de telles
pratiques bureaucratiques, qu’ils croyaient déjà enfouies avec un passé syndical peu récent. Les intervenants ont signifié au BE de l’UGTT, à travers
M.Zahi, leur mécontentement suite à la grave décision, qu’ils ont prise
dans un moment de grande lucidité parait-il, de signer un accord pour les universitaires contre leur volonté et sans qu'ils n’en soient informés. Il a été question même de crise de confiance : nombreux sont ceux qui ont
qualifié le comportement du BE de l’UGTT de traître parce que, en vérité, selon eux, il agit en fonction d’agendas peu conformes aux engagements syndicaux et même mercantilistes. L’une des attitudes développées tend
également à rappeler que les augmentations spécifiques réclamées par un secteur, privé de négociations sociales depuis 10 ans, ne sont pas le moyen par lequel les enseignants- chercheurs achèteraient des voitures de luxe
comparables à celles payées par les cotisations des syndiqués desquelles disposent les membres du BE, impliqués par ailleurs dans une affaire d’extorsion de fonds qui a éclaté suite à l’affaire Touati du syndicat
régional de Tunis. Les intervenants ont également signifié à M.Zahi que la signature qu’ils ont perpétrée, par procuration, contre la FGESRS est un
désaveu clair du syndicat légitime des universitaires : en effet, signer cette mascarade d’accord signifie remettre sur table la crise syndicale de 99 et constitue clairement un acte de désolidarisation clair de la part de la centrale
syndicale qui, ayant longtemps poussé les militants de la jeune fédération à s’opposer à l’ingérence des autorités à travers l’implication de l’appareil
judiciaire dans les affaires internes de l’UGTT, réhabilite ce que le ministère de tutelle appelle « autres tiers syndicaux », qui constituent, depuis la
création de la FGESRS, un argument que les autorités de tutelle avancent pour bloquer toute possibilité de négociation avec le seul représentant légal des
universitaires (peut-il être autre chose que celui issu d’un congrès de l’UGTT ?). Sur ce point, il a été reproché au BE de l’UGTT de s’être tu face à cela, en dépit du paradoxe où il s’engageait à cause de cette attitude. Plus encore, certains universitaires ont même expliqué la signature commise par les trois membres sus-cités, justifiant le partage de l’enveloppe des augmentations
spécifiques difficile à répartir entre les secteurs concernés même pour les meilleurs matheux, selon les dires de M.Zahi (c’est dire que le BE est meilleur en calculs, puisqu’il a réussi à trouver la solution d’une équation impossible à résoudre !) par l’échéance électorale prochaine et surtout par le nombre de
congressistes de chaque secteur. L’audience a surtout insisté sur le fait que les universitaires sont loin de vouloir entrer en conflit avec les syndicats des autres
secteurs concernés par l’augmentation salariale et que, partant du fait qu’ils refusent l’accord signé, ils voudraient ne pas bénéficier de la dite-augmentation
salariale spécifique ; d’autant que la centrale, pour des raisons toujours inconnues, a réduit la proposition du premier ministère, une enveloppe de 12 milliards 500 millions, elle-même refusée par les universitaires, à 1 milliard
200 millions.

Non content de tout cela, et surtout a court d’arguments, M.Zahi n’a trouvé de meilleure issue que, dans un simulacre de colère et de chagrin par trop syndicaux, de sommer le secrétaire de la FGESRS de ne pas toucher au
micro, propriété de l’UGTT, et de ne plus l’utiliser. M.Zahi a même insulté les universitaires en les traitant de malpolis et leur disant clairement, en s’adressant à l’un d’entre-eux : « Quittez cette organisation, nous n'avons pas besoin de vous ! » Les universitaires ont crevé plusieurs abcès en en crevant un seul, en effet : ils se sont attaqués aux marabouts de la centrale syndicale, sortes de gourous syndiqués, qui croient que l’UGTT est leur domaine privé parce que c’est là où ils trouvent tous leurs intérêts dans la logique du principe « tout agitateur un tant soit peu doué doit vivre aux dépens du parti » cher aux
léninistes et qui s’imaginent que les avantages financiers et autres qu’une telle position procure sont peu négligeables pour être sacrifiés facilement au nom
d’un syndicalisme vrai.

Mais au-delà de tout cela qui est, à mon avis, un début de raz-de-marée, quel avenir pour le travail syndical en Tunisie ? Quelle décision doivent prendre les

universitaires pour leur propre mouvement syndical, pour le peuple, pour leur avenir….incertain ?

Heikel Ben Mustapha


* Militant syndicaliste et enseignant à la faculté des lettres de Manouba




Source : Forum de « Démocratie Syndicale et Politique »

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